Cela va bientôt faire 3 mois que j'ai repris l'écriture du blog. Une décision prise sur un coup de tête mais que je ne regrette absolument pas. Ce retour par ici, aussi inattendu soit-il, a pourtant été accompagné de pas mal de questionnements ; des doutes et des craintes que j'ai volontairement remisés en arrière-plan pour éviter que ce réel désir ne soit finalement qu'une lubie fugace. Mais oui, avant de reprendre les rênes du clavier, j'ai eu peur.
Pas pour les raisons que vous imaginez sans doute, ou en tout cas pas exclusivement. Évidemment, je craignais qu'il n'y ait plus personne pour me lire. Et puis je flippais aussi parce que j'avais la sensation de ne plus savoir ni écrire ni photographier. Mais, et cela risque de vous paraître bien superficiel, j'avais principalement la trouille à l'idée de me prendre de nouveau en photo.
C'est stupide parce que l'acte de se photographier soi-même a fait partie intégrante de ma vie pendant près d'une décennie. D'ailleurs, durant ma pause loin du blog, je me suis beaucoup interrogée sur ce geste qui — plus que jamais aujourd'hui — semble d'une banalité absolue, alors qu'il n'a pourtant rien d'anodin. Il faut quand-même sacrément supporter son image pour pouvoir travailler "avec" celle-ci au quotidien. Et dans cet acte se pose en filigrane la question du narcissisme (même s'il s'agit moins d'une contemplation de soi que d'une vision de soi dans le regard des autres) et de l'égo mal placé (les Québécois ne disent d'ailleurs pas "selfie" mais "égoportrait").
Mais voilà, ces retrouvailles avec mon image, je les redoutais particulièrement. Parce que j'avais peur de me découvrir changée physiquement, comme je peux l'être intérieurement. J'avais cette appréhension de me trouver moche (ou en tout cas moins jolie), comme marquée par les épreuves de ces dernières années. L'idée que je puisse ne plus me plaire suffisamment pour publier des photos de mon visage avait quelque chose d'effrayant. Finalement, lorsque j'ai importé ces nouvelles photos de moi sur mon ordi, ce ne sont pas mes traits plus tirés ou mes ridules plus marquées qui m'ont le plus dérangé. Non, ce qui m'a sauté aux yeux et m'a totalement déplu à la découverte de ces clichés, c'est la multitude de cheveux blancs que comporte à présent ma chevelure et qu'il est désormais impossible de ne pas remarquer.
J'avais déjà repéré dans le reflet de mon miroir leur incroyable propagation sur mon crâne et m'y étais plutôt bien accommodée jusque-là (cela faisait d'ailleurs 6 mois que j'avais décidé d'arrêter de les arracher). Mais Dieu que j'ai trouvé ça laid sur mon écran d'ordinateur !
Honnêtement, après avoir vu ça, j'ai été à deux doigts de ne pas publier ces photos où l'on voit mes cheveux blancs rebiquer dans tous les sens. Parce que ça ne me plaisait pas, parce que je ne me voyais pas comme ça en vrai. Et puis, après un temps de réflexion, je me suis dis que c'était c** comme réaction (pardonnez-moi cette vulgarité) ; que j'ai toujours tenu à montrer la réalité et, qu'en soi, un cheveu blanc c'est juste un cheveu qui n'a plus de mélanine. J'ai alors cherché à comprendre pourquoi, l'espace de cet instant, j'ai eu honte à l'idée de vous dévoiler ces quelques fils argentés.
Déjà, il y a toute une symbolique qui est ancrée dans nos têtes à nous depuis la nuit des temps et pouvoir s'en affranchir n'est, aujourd'hui encore, pas vraiment une sinécure. Tandis que chez les hommes, les cheveux blancs sont relativement bien accueillis, parce qu'ils sont historiquement et socialement synonymes de sagesse, d'expérience et d'autorité (merci le patriarcat), eh bien chez les femmes c'est un peu plus compliqué. Aussi bien dans la littérature que dans les arts en général (comme la peinture), une femme aux cheveux blancs c'est : soit une femme qui se laisse aller ; soit une femme aux capacités intellectuelles limitées ; soit une sorcière (pour aller au bout de la caricature). Il y a aussi cette idée sous-jacente que la femme a une date de péremption et que l'arrivée des premiers cheveux blancs en est le signe annonciateur car on associe — inconsciemment et à tort — la canitie à la ménopause, c'est à dire à l'arrêt de la fécondité, et par extension, de la sexualité et de la désirabilité. Bref, la tignasse argentée ce serait donc la déchéance du corps et de l'esprit, et vu comme ça, c'est tout à fait normal que cela ne nous fasse pas rêver.
Surtout quand on est une femme de 37 balais qui vit dans une société où les techniques de camouflage sont à la portée de tous (colorations à domicile) et où le "paraître jeune" est plus que jamais un impératif social auquel il "faut" se conformer.
Tout cela a fait que, l'espace d'un instant, je me suis dit que ce n'était pas possible, qu'il fallait quand-même que je fasse quelque chose (= aller chez le coiffeur) pour éviter qu'on croie (= que vous croyiez) que je me laisse aller. Mais pour être honnête avec vous, je suis encore réfractaire à l'idée de recourir à la coloration-camouflage. Parce que je le sais, ma couleur naturelle, c'est la chienlit ! Difficile à reproduire avec exactitude, c'est bien souvent trop foncé, trop cuivré et sans relief. Je trouve que cela ne fait jamais "naturel" sur moi. Cette hantise de la couleur artificielle est d'ailleurs devenue l'un de mes cauchemars récurrents du moment : je rêve que je suis dans un salon de coiffure, que j'accepte qu'on me colore les cheveux et au moment où je m'apprête à découvrir le résultat, je cherche à tout prix à me réveiller (oui, oui, à ce niveau-là on peut dire que je suis atteinte, haha !).

Du coup j'ai décidé que, pour le moment, j'accepterai d'avoir des cheveux blancs. Dans la vie de tous les jours cela ne me pose pas vraiment de problème parce que, justement, c'est la "vraie" vie. Sur les réseaux et par ici, c'est un peu plus compliqué parce qu'il y a cet amalgame avec la négligence qui peut être fait de façon plus virulente. Et je ne pense pas être une femme qui se fiche de son apparence. Aussi, je n'ai pas envie qu'on croie que, par l'exposition de mes cheveux blancs, je prêche pour la paroisse du "devoir rester naturel" (ne plus s'épiler, ne plus porter de soutien-gorge, ne plus se maquiller, ne plus se colorer) qui créé finalement de nouvelles injonctions auxquelles les femmes doivent encore s'assujettir. Je ne prône rien et afficher mes cheveux blancs n'est pas du tout une revendication. À ce titre, je me rapproche pas mal de la façon de penser de
Sophie Fontanel, même si je suis encore loin d'avoir envie d'écrire une ôde à ma chevelure bi-goût.
Mais je reconnais malgré tout que la tendance actuelle qui consiste à afficher ouvertement ses cheveux blancs m'aide un peu à prendre confiance. Je pense notamment à
Hilarie Burton et à
Andie MacDowell côté stars ; à
Coline et à
Pauline côté influence ; et à bien d'autres anonymes aux comptes Instagram exclusivement dédiés à cette chevelure argentée qu'elles n'ont plus envie de cacher (ce qu'elles revendiquent haut et fort). Personnellement, je n'en suis pas du tout là. J'essaye tout juste d'analyser ce qui se passe dans ma tête. Suis-je suis en train d'accepter le fait que je suis bel et bien en train de vieillir ? (spoiler alert : non, pas du tout) ; suis-je en train de m'éduquer à une autre vision de la beauté féminine ? (mmh... oui, peut-être) ; ou ne suis-je pas tout bonnement en pleine crise d'individualisme et de narcissisme inavoué à vouloir "assumer" contre vents et marée cette nouvelle identité capillaire (stratégie du "retournement du stigmate", tout ça tout ça...) ?
À défaut d'avoir la réponse à mes questions, et parce que je n'ai pas envie de laisser davantage de place à ce sujet dans ma tête, je me dis que cette chevelure qui blanchit, au-delà de toute considération sociologique et psychologique, c'est simplement le reflet de mon histoire. Un gène — le gène IRF4 — que j'ai reçu en héritage ; et des événements qui, malgré toute l'anxiété qu'ils ont pu générer ces dernières années, m'ont poussée à me recentrer et à faire la paix avec moi-même.
Sources :
19 commentaires
Bonjour Lucie, tout d'abord je salue ton retour sur le blog, tu es la seule blogueuse beauté que je suis encore, sans tomber dans la flatterie. Ah les cheveux blancs vaste sujet en effet surtout chez les femmes il faut l'avouer. Comme tu le dis, autant chez les hommes c'est plutôt bien perçu, chez les femmes c'est l'inverse. Je suis concernée moi aussi à 43 ans, et étant brune cela saute aux yeux. J'ai eu pas mal d'épreuves et de stress ces dernières années ce qui a bien amplifié le phénomène. Pour l'instant je fais avec, mais j'avoue que l'appel de la coloration se fait de plus en plus fort ( colorer ou ne pas colorer telle est la question). Je pensais sauter le pas avec une coloration végétale mais apparemment ce n'est pas très efficace pour couvrir les cheveux blancs, et les colorations chimiques me tentent moyennement. Donc pour l'instant je reste entre deux eaux, en assumant mais en ayant bien envie de retrouver mes cheveux d'avant. Sur ce, je te laisse. A bientôt.
RépondreSupprimerCoucou ! Merci beaucoup pour ton commentaire, je suis très flattée. 😊 Je suis donc un peu comme toi, entre deux eaux, partagée entre l'envie de ne plus avoir ces cheveux blancs et celle de ne pourtant pas y toucher. Comme toi j'ai d'ailleurs envisager la colo naturelle mais la coiffeuse que j'ai consultée (une spécialiste en la matière) m'a dit que le naturel ne couvrait jamais parfaitement les cheveux blancs et que sur moi, ils ressortiraient forcément cuivrés. Ça m'a totalement dissuadée... 😅
SupprimerRéflexion très intéressante. J'ai 40 ans, je suis brune et j'ai deux enfants qui m'en filent encore plus, des cheveux blancs ! J'observe mon entourage et je constate que ma maman (62 ans) et ma belle-maman (73) font colo sur colo depuis des décennies alors que des femmes plus jeunes assument. Voire mettent carrément en avant le Blanc. Peut-être qu'on entre peu à peu dans une ère de nouvelle tolérance du cheveu blanc ?
RépondreSupprimerAhhhh les enfants... on les aime nos petits mais on ne peut pas nier qu'il en cause des cheveux blancs ! 😅 Sur ma tête, ça pullule depuis la naissance de ma deuxième. Oui, je pense qu'il y a quand même quelque chose qui se joue, même si ça reste minoritaire. Je ne sais pas si les mentalités vont vraiment évoluer ou si le phénomène ne sera perçu que comme un effet de mode. Parce que beaucoup de jeunes femmes trouvent encore les cheveux blancs laids (et je ne les blâme pas). Il y a vraiment une perception de la beauté féminine à déconstruire.
SupprimerJ'ai 28 ans, et il y a quelques mois, j'ai découvert mes premiers cheveux blancs. Ce qui est dingue c'est que j'ai d'abord pensé avoir un "truc" dans les cheveux, puis un deuxième... Et en même temps que je demandais à mon chéri de regarder ce que c'était, on a tous les deux réalisé qu'il s'agissait de cheveux blancs ! Gros fou rire mémorable tellement je ne m'y attendais pas 😆
RépondreSupprimerJe fais de temps en temps des hennés blonds pour donner un peu de lumière à mon blond foncé presque châtain clair, et finalement je trouve que ça donne un petit côté "fil d'or" que j'aime bien pour l'instant. On verra quand ils commenceront à se faire plus nombreux !
Ma grand-mère, a profité des confinement et de la période covid pour enfin laisser sa chevelure au naturel et couper petit à petit les cheveux colorés depuis X années, je trouve que ça lui va tellement mieux à son âge ! D'ailleurs ma mère, très brune au naturel et qui fait des colo depuis sa trentaine, pense aussi "passer au naturel" d'ici quelques années, quand ses cheveux blancs seront plus uniformes. Je trouve ça vraiment chouette que cette injonction soit moins présente avec le temps !
Et sinon, de mon point de vue tu n'as pas changé, et tu es vraiment toujours aussi jolie, alors pas de stress pour tes photos 😉
Coucou Ju' ! Merci tout plein pour ton commentaire, ça me fait plaisir ! 😊 La découverte de tes premiers cheveux blancs m'a fait sourire. Les miens, mes premiers, je les ai eus relativement tôt. Je devais être à la fac donc ça remonte à un paquet d'années. Cela ne m'a rien fait du tout car ils étaient cachés à l'arrière de ma tête. Au contraire, j'aimais bien partir à leur recherche. Et puis une fois la trentaine passée, les cheveux blancs ce sont déplacés sur le dessus de ma tête et là, ça m'a tout de suite moins plu. Je les arrachai donc (au grand désarroi de ma coiffeuse 😅). J'avais pensé aux colo végétales et au henné blond mais je n'ai pas envie que mes cheveux aient des reflets justement. Alors je ne fais rien pour le moment. Mais oui, on a l'impression que les choses évoluent un peu mais, au fond, ça reste quand même assez minoritaire j'ai l'impression.
SupprimerVaste sujet ! J'ai eu mes premiers cheveux blancs à 25 ans, la dernière de 3 sœurs, qui ont 6 et 8 ans de plus que moi et ont eu leurs premiers à la quarantaine ! Idem pour ma mère, à son décès à 68 ans, j'en avais bien plus qu'elle. Est-ce que j'ai coloré mes cheveux ? Evidemment, parce que c'était mon identité, j'étais la brune de la famille et j'adorais ma couleur naturelle très foncée. Et puis peu après le décès de ma Maman, j'ai passé le cap et suis devenue rousse ce dont je rêvais depuis l'adolescence mais qui restait un fantasme. A priori ma chevelure n'est pas encore complètement blanche, à l'arrière de ma tête, au dessus de la nuque, mes racines ne sont pas encore blanches ce qui est courant a priori alors que le tempes et le dessus du crâne sont bien blancs. Je ne me suis suis jamais vraiment posé la question d'assumer ou non mes cheveux blancs, c'est soit j'aime le reflet dans le miroir, soit je change ! Il y a 2 ans mes cheveux étaient même plus rouges que roux (pas manga, mais un cuivré... intense !), il ne venait à l'idée de personne de penser que c'était naturel :-D Mon roux actuel étant moins flashy, le doute est peut-être permis, mais je m'en fous ! Cette couleur que j'adore camoufle forcément mes cheveux blancs, mais ce n'est pas pour ça que je le fais.
RépondreSupprimerCoucou Clao ! Merci pour ton commentaire et ton témoignage. Tu abordes une partie du sujet que je n'avais pas traitée dans mon article et c'est super intéressant. Et cela fait écho à mon souci de colo-camouflage. Car j'adore les colorations, l'idée de changer de couleur de cheveux, de trouver une identité qui nous correspond davantage, etc... J'ai adoré cette période (pas si lointaine) durant laquelle je suis passée au auburn. Mais là, ce n'est pas du tout la même démarche en ce qui me concerne. Si je colore, je veux rester au plus près de ma couleur naturelle et je ne suis jamais totalement satisfaite des couleurs ton sur ton. Mais oui, si tu as envie de changer de couleur et si tu aimes ce que tu vois dans le reflet du miroir, fonce ! Car c'est bien là le plus important au fond ! 😉
SupprimerJe comprends aussi ta démarche, et ça se rejoint on dirait : on veut se "ressembler", se retrouver dans le miroir et être en accord avec nous-mêmes :-)
SupprimerAh, "LE" cheveu blanc !
RépondreSupprimerQuand j'étais ado. je faisais de temps en temps des mises en plis à ma mère et çà lui plaisait bien, je me débrouillais pas mal, certainement. Quelquefois il m'arrivait de lui dire: "ah maman ya un cheveu blanc là" et elle me répondait "arrache le !"
Bien bien plus tard j'ai vu se pointer par-ci, par-là ces filaments blancs façon guirlande de noël qui faisaient moches dans ma crinière (moche pour moi, à mes yeux, parce que je ne me suis jamais, en vrai, souciée du regard des autres sur ma personne) d'arracher mon 1er, mon 2ème, 3ème jusqu'à ce que çà fasse too much, alors je suis passée à la colo. temporaire pour avoir quelque chose de plus harmonieux sur le crâne. A ce jour je ne fais plus rien à ma tignasse, je laisse faire, comme toi çà ne me pose pas de problème mais je ne m'interdis pas non plus de refaire une colo un de ces jours et tant pis si çà ne couvre pas tout !
Tout à fait d'accord avec toi, hommes, femmes, cheveux blancs, on ne joue pas dans la même cour !
Surtout ne doute pas de toi, de ton retour ici, c'est toujours plaisant de te lire et ce ne sont pas quelques petits blancs, ton apparence qui vont déprécier ton travail, tes articles et tes photos, oh non ! :)
Bises.
Merci beaucoup pour ton petit mot qui fait super plaisir ! 😊 Ben oui, quand ils débarquent ces cheveux blancs, on a toutes le réflexe de les arracher un à un, surtout quand il n'y en a pas encore beaucoup. Là, j'en ai bien trop à présent pour le faire donc je les laisse vivre leur vie. Mais on a quand même grandi avec cette idée et des images qui nous font penser que le cheveu blanc chez une femme c'est un signe de laisser-aller et de vieillesse. On trouve ça moche parce qu'on n'en voit pas tant que ça sur les femmes "apprêtées" et c'est dommage. Les choses évolueront peut-être dans le bon sens (ça m'arrangerait)... mais je ne jette absolument pas la pierre aux femmes qui se colorent non plus. Il n'y a pas d'obligation à assumer ses cheveux blancs.
SupprimerMa chère Lucie
RépondreSupprimerC'est un sujet bien délicat que tu abord là mais en même au combien nécessaire. Depuis toujours j'ai toujours ressentie cette pression d'être une femme dans cette société. Ne soyons pas hypocrite on émet beaucoup plus de jugement sur le physique des femmes que celui d'un homme.
De plus on en "attend" plus venant d'une femme, par exemple qu'elle soit une bonne épouse, une bonne mère ect. Alors certes les mentalités ont quand même évolué depuis les années 40 mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
Ce qui m'attriste énormément c'est que bien souvent, le jugement des femmes entre elles et bien plus dur que celui des hommes sur les femmes. Au lieu de se soutenir on rencontre bien trop fréquemment une sorte de rivalité et de jalousie. On se permet d'émettre une opinion sur les autres sans raison.
Alors oui être une femme c'est difficile, car il faut à la fois être féminine mais pas trop non plus sinon on est jugé comme vulgaire. Il faut prendre soin de son apparence (maquillage et compagnie) sans en faire trop sinon on est superficielle. Bref c'est vraiment tout un dilemme, et il est bien compliqué de trouver le juste milieu.
Vieillir c'est naturel mais il est vrai qu'avec l'apparition des réseaux sociaux, c'est devenu de plus en plus difficile de s'accepter. On est tellement bombarder à outrance d'images retouchés (avec filtres et tout le tralala) qu'on a tendance à oublier ce qu'est la vraie beauté. On finit par croire qu'il faut ressembler (ou en tout cas se rapprocher le plus possible) à ces images sinon ce signifie que nous sommes "moche".
C'est un vrai problème de société car de plus en plus de jeunes ressentent un véritable mal-être et on de plus en plus de complexe à cause de cela. La preuve en est le recours à la chirurgie esthétique de plus en plus tôt. Je n'ai en soit rien contre la chirurgie esthétique, mais là ou ça devient dangereux à mon sens c'est quand le recours n'est pas forcément nécessaire.
En ce qui concerne les cheveux blanc, je n'ai "que" 34 ans et pourtant j'en ai aussi depuis environs 3 ans. J'ai eu la même réaction que toi dans les débuts à vouloir les camoufler à tout prix à l'aide de coloration. Ce que j'ai fais sauf que pour qu'ils sont bien camoufler, il faut souvent prendre une couleur plus foncé que notre couleur naturel. Etant châtain foncé je me retrouvais donc avec un brun pas du tout naturel, et qui surtout avait tendance à me durcir les traits. Cela fait donc environs 1 an que je n'ai rien fait et que je laisse ma couleur naturel. Alors oui j'ai des cheveux blanc, oui ça se voit et alors ? Je ne prétends pas que je ne referrais jamais de coloration de ma vie, mais ce qui est sûr c'est que pour le moment je n'en éprouve pas le besoin.
Vu qu'on a tendance à être peu avare en compliment de nos jours, permet-moi de t'en faire. Tu es une très belle femme et n'est pas honte de tes cheveux blanc ni du temps qui passe. C'est juste la sagesse que tu as accumulé et que tu transmettra à tes filles.
Prends soin de toi
Bises
Aurélie
Coucou Aurélie ! Merci beaucoup pour ton message qui me fait vraiment chaud au cœur ! 😊 Encore une fois, tu m'ôtes les mots de la bouche. Les femmes subissent une pression que les hommes ne connaîtront jamais, c'est un fait. Et les femmes entre les femmes sont les pires : on ne se fait jamais de cadeau, alors qu'un homme envers une femme reste plus "doux" dans son jugement. Je ne sais pas pourquoi les choses sont ainsi, d'où vient cette "rivalité" quasi-innée entre les femmes (un problème en relation avec la mère ?).
SupprimerConcernant le fameux sujet de la chirurgie esthétique... je ne sais pas quoi dire. Je suis très partagée entre l'idée que chacun fait bien ce qu'il veut de son visage/corps. Et en même temps, ces personnes là participent quand même à un truc qui fait qu'on n'a absolument plus de repères sur ce qu'est une peau normale, une bouche normale. Les filtres et les éclairages sur les réseaux sociaux, c'est aussi terrible parce que ça gomme tout. Il y a une sacrée déformation de la réalité et on se trouve rapidement très moche.
Pour en venir à la coloration, c'est exactement ça. Pour moi aussi c'est souvent trop brun et ça durcit mes traits. Il n'y a pas longtemps, je suis tombée sur une photo de moi prise peu de temps après une colo ton sur ton chez le coiffeur et vraiment, mes cheveux étaient vraiment plus foncés qu'ils ne le sont en réalité. Je ne dis pas que je ne viendrai pas à la coloration si vraiment je ne supporte plus ce que je vois dans mon miroir mais pour cela, il faut que je trouve une très bonne coloriste. On verra ! 😅
Merci pour cet article Lucie, tellement criant de vérité et pourtant rédigé avec la douceur qui te caractérise.
RépondreSupprimerCette inconscience collective qui laisse penser que les femmes ont une date de péremption (comme un vulgaire produit). Comme si une femme se résumait à sa capacité reproductrice.
Je disgresse un peu, mais j'ai horreur qu'on dise à une adolescente voire une pré-adolescente qui vient d'avoir ses règles : "tu es une femme à présent !". J'y ai eu droit et non désolée, à cet âge-là, on n'est pas une femme, on est une adolescente et on n'envisage pas du tout de procréer. Quand on est très jeune, les règles nous enquiquinent plus qu'autre chose, on ne se dit pas qu'on a le pouvoir de donner la vie, loin de là.
Parfois, j'ai du mal à comprendre pourquoi Dame Nature a fait que les adolescentes aient leur règles aussi tôt. Et avec les perturbateurs endocriniens, c'est encore pire.
Fin de la disgression.
Pour en revenir aux cheveux blancs, j'ai eu mes premiers cheveux blancs à 10 ans (oui, oui). J'avais une petite touffe à l'arrière du crâne et quand les cheveux s'écartaient, on les voyait et j'ai essuyé de nombreuses moqueries. Ma mère avait aussi des petits cheveux blancs très tôt, à 9 ans.
Autant dire que les cheveux blancs qui sont venus à l'âge adulte, je ne les ai pas aimés. Ça a commencé par un cheveu ou deux sur les tempes, que je pouvais arracher. Maintenant, j'en ai beaucoup trop sur les tempes. Je les camoufle avec les cheveux du dessus, même si on en voit quand même.
Pour le moment, je laisse à plus tard l'idée de la première coloration, car j'ai peur que ça abîme ma chevelure et parce qu'il y a toutes les contraintes liées (shampooings, piscine, etc...) ; même si je n'écarte pas totalement l'idée.
C'est drôle, j'ai l'impression que quelques cheveux blancs dispersés sur chevelure qui a encore sa couleur naturelle, ça choque plus qu'une chevelure complètement argentée.
Bref, je m'arrête là. ^^
Coucou Delphine ! Merci beaucoup pour ton gentil message. 😊 Tu as raison, tout cela renvoie quand même au fait que nous les femmes, on a quand même une pression de fou depuis toute petite. Il faut qu'on soit "jolie" ; il faut accepter ce corps qui change et qui rappelle que le temps passer et qu'effectivement, une fois qu'on a nos règles et bien on est fertile. Et puis une fois qu'on est adulte, on nous rappelle qu'on n'est pas fertile toute sa vie, attention à la ménopause, etc... etc... Les hommes ne subissent pas tout ça. lls ont le poil au menton et la voix qui mue à l'adolescence mais on les laisse relativement tranquilles une fois l'adolescence passée. 😅
SupprimerPour en revenir au sujet de la colo, je suis comme toi. Je pense que, fondamentalement et au-delà du fait que j'ai peur que le résultat ne me plaise pas, je n'ai pas envie d'abîmer mes cheveux et de m'infliger toutes les contraintes qui sont liées aux cheveux colorés (retouches racines toutes les 6 semaines, soins spécifiques, etc...). Donc pour le moment, je reste ainsi ! Et pour rejoindre ce que tu écris en toute fin de commentaire, je rêve parfois que ma chevelure devienne toute blanche d'un coup pour m'éviter cet "entre-deux" qui semble tant déranger parfois. Mais le tout blanc à 37 ans, il faut aussi pouvoir l'assumer et je ne suis pas sûre d'en être capable pour le coup. 😅
Les cheveux blancs...
RépondreSupprimerAhah quel débat ! ^^
Je suis de la team qui n'assume pas les cheveux blancs et d'ailleurs, je les arrache dès que j'en vois !
Au début du Covid, j'ai d'ailleurs décidé de refaire des mèches blondes pour que ses fameux cheveux blancs se fondent mieux dans la masse :-/ que dans mes cheveux naturels.
Question cheveux, je ne suis jamais contente de toute façon ^^
Cheveux ondulés naturellement et je le voudrais lisses quand je me lève le matin ^^
L'enfer des frisottis...
J'aimerais tellement savoir faire plein de coiffure...
Et je suis vite ennuyée de mes couleurs ! Toujours envie de changement, mais jamais le WAW
C'est vraiment une pénitence les cheveux ^^
Coucou Julie ! Ah ça, je crois que nous ne sommes jamais satisfaite de ce que la nature nous a donné. Les cheveux ne font pas exception ! 😁 Moi aussi je les arrachais ces satanés cheveux blancs mais j'en ai à présent bien trop pour le faire, donc je les laisse vivre leur vie. Et comme toi, je me lasse tellement rapidement des couleurs que je préfère garder ma couleur naturelle pour ne rien avoir à me reprocher, hihi ! 🤣
SupprimerHello Lucie ! Je prends enfin le temps de commenter, pour ce sujet ô combien important. L'apparition de mon premier cheveu blanc m'avait un peu fait un choc (et c'était à la suite d'un choc émotionnel, je crois que sur le coup j'ai eu peur de voir ma chevelure blanchir rapidement, or cela n'a pas du tout été le cas).
RépondreSupprimerAujourd'hui, des années plus tard, je constate qu'ils se multiplient tout de même en douceur sur mes tempes. J'ai les cheveux blonds dorés... au début ça ne se voyait pas tant. Mais là ça commence à vraiment se voir si j'attache mes cheveux...
Il n'y en a pas assez pour que je pense à la coloration (que j'essaye de repousser au max du max, j'aime ma couleur naturelle), mais trop pour que je les ignore (sur ma couleur je trouve que ça fait un effet "brouillon" un peu chelou, si au moins c'était franc ça me dérangerait moins). Mon rêve serait un stylo de coloration permanente pour cibler, mais ça n'existe pas. Bref, c'est un sujet encore en réflexion chez moi, je ne me suis jamais fait de coloration (à part les pshitt "effet soleil") donc ce serait un grand pas.
Coucou Fanny ! Merci beaucoup d'avoir pris le temps de me laisser ce petit commentaire, ça fait plaisir. :) Oui, les chocs émotionnels peuvent effectivement engendrer l'apparition de cheveux blancs (ce n'est plus une légende, cela a été prouvé scientifiquement). La bonne nouvelle c'est que le phénomène serait apparemment réversible et il est vrai que j'ai découvert dans ma chevelure des cheveux qui étaient blancs en longueur mais de nouveau pigmentés à la racine. C'est surprenant !
SupprimerJe pense que j'en suis à peu près au même stade que toi. Chez moi aussi cela fait "brouillon" et puis cela tranche beaucoup avec mon blond foncé/châtain clair. Mais cela ne me gêne pas suffisamment pour que je saute le pas de la coloration (et rien que de penser aux retouches racines, ça me saoule haha !). :D